Les invasives menacent les rives de la venoge?!

Impatiente glanduleuse. © Mathias Vust
Impatiente glanduleuse. © Mathias Vust

Entre Cossonay et le Léman, l’impatiente glanduleuse et la renouée du Japon prolifèrent à grande vitesse sur les rives de la Venoge. Les chercheurs de l’UNIL les avaient déjà recensées en 2001. Aujourd’hui, ces espèces sont jusqu’à 11 fois plus abondantes. Pour l’impatiente, le nombre d’individus a augmenté de 1?130?% et de 540?% pour la renouée?! C’est ce que montre le mémoire d’un étudiant en master, Patrice Descombes, cosupervisé par le Dr Pascal Vittoz et Blaise Petitpierre, assistant du professeur Antoine Guisan au Département d’écologie et évolution.

La présence de plantes envahissantes dans les zones alluviales est particulièrement préoccupante. Ces espaces, protégés par l’Office fédéral de l’environnement, doivent leur richesse et leur extrême biodiversité à l’alternance de sécheresse, d’inondation, d’érosion, d’alluvionnement. Plusieurs zones alluviales de Suisse sont déjà menacées par les voies de communication, l’extension des zones d’habitat ou l’endiguement des rives. Au bord de la Venoge, la menace est désormais aussi biologique?!

Si la biodiversité est en péril, la gestion des rives pourrait tout autant devenir problématique. «?La renouée du Japon pousse très bien?: c’était d’ailleurs un argument de vente dans les garden centers, regrette Blaise Petitpierre.?» Considérée comme l’une des 100 espèces les plus dangereuses au monde, cette plante (qui est désormais interdite) a tendance, comme la berce du Caucase, à créer une monoculture sur son passage. Plus encore, elle déstabilise les sols à cause de ses rhizomes, des tiges souterraines de plusieurs mètres qui croissent chaque année et passent l’hiver en dormance. Cette particularité la rend d’autant plus difficile à éradiquer. Les coupes régulières sont fastidieuses?; quant aux mesures chimiques, elles sont peu souhaitables et même interdites le long des cours d’eau. L’impatiente glanduleuse empêche quant à elle le rajeunissement des forêts et expose les talus, dénudés en hiver, à l’érosion.

Les modèles de distribution des espèces de l’équipe du professeur Guisan «?révèlent que beaucoup d’habitats encore épargnés par ces envahisseurs sont favorables à leur développement. Si rien n’est entrepris, leur prolifération va se poursuivre le long de la Venoge?», conclut Blaise Petitpierre. (Lire l’article principal)

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PLANTES INVASIVES DE SUISSE. Par Ewald Weber. Rossolis (2013), 224 p.

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