L’archéologie part en balade

Austère, aride, l’archéologie? Pas du tout, en tout cas pas forcément. Pour s’en convaincre, on s’immergera avec bonheur dans l’ouvrage Le passé pas à pas – Randonnées archéologiques en Valais de Lara Dubosson-Sbriglione. L’auteur, Dr ès Lettres et actuellement première assistante en Histoire ancienne à l’Université de Lausanne, propose une des manières les plus plaisantes d’aborder les vestiges préhistoriques, celtiques, romains ou médiévaux: la balade. Au total, elle nous propose ainsi vingt promenades qui conduisent de Vouvry à Brigue en passant par Martigny, le val d’Anniviers, Zermatt ou la vallée du Lötschental.

Avant d’enfiler ses chaussures, quelques informations toutefois s’imposent, histoire de ne pas marcher idiot. C’est que l’archéologie elle-même a sa propre histoire, notamment en Valais. La région «suscite l’intérêt des érudits à partir du XVIe siècle», précise l’auteure. Il s’agit surtout de vestiges architecturaux visibles et d’inscriptions sur pierre. Les premiers historiens et archivistes sont essentiellement issus des milieux ecclésiastiques. Ce sont aussi des hommes d’Église qui mènent les premières fouilles, notamment à l’emplacement du sanctuaire du dieu Poeninus, au col du Grand-Saint-Bernard.

Trois siècles plus tard, d’importants travaux d’urbanisme et l’aménagement de nouveaux vignobles sont l’occasion de grandes découvertes. De nombreux vestiges sont mis au jour, souvent de façon fortuite. Le début du XXe siècle consacre ensuite une importante avancée «en matière de législation et de protection du patrimoine archéologique». Désormais toutes les fouilles, la prospection et les recherches ne peuvent être réalisées que sous la responsabilité du canton. Le XXIe siècle? Conséquence du réchauffement climatique, il est caractérisé, entre autres, «par un intérêt croissant pour l’archéologie glaciaire».

Après deux autres chapitres consacrés à la géologie et à l’histoire du canton, vous voilà prêts à affronter le terrain. La première randonnée, «Chasseurs du Paléolithique», propose un parcours de 20 kilomètres dans le Chablais où se trouvent les plus anciennes traces de la présence de l’Homme en Valais. Et ne craignez pas de vous perdre! L’auteur a joint à chaque itinéraire une carte sur laquelle sont signalés les différents points d’intérêt. MD

Le passé pas à pas – Randonnées archéologiques en Valais
Par Lara Dubosson-Sbriglione. LIBRUM Publishers & Editors (2018), 276 p.

Mystérieux, les jeunes? Certainement moins après la lecture de cet ouvrage qui leur est consacré. Professeur honoraire à l’UNIL et pionnier de la médecine de l’adolescence, Pierre-André Michaud livre un panorama de cet âge de la vie en 11 chapitres. Santé physique et mentale, amour, sexualité, sport, poids, réseaux sociaux ou usage de drogues sont traités de manière claire. L’auteur, qui regrette le regard négatif que la société porte sur les ados, démonte quelques idées reçues au passage. DS

Bien dans sa peau? Les adolescents et leur santé. Par Pierre-André Michaud. Presses polytechniques et universitaires romandes (2018), Le Savoir Suisse n°135, 159 p.

Diplômé de l’UNIL, Jean-Michel Kern nous propose de partir à la découverte de 25 siècles de mathématiques au travers de 90 personnages qui ont bâti cette discipline. L’occasion, par exemple, d’en apprendre un peu plus sur la vie d’Euler, de Gauss, de Riemann ou de Venn et de découvrir leurs travaux. Au hasard des pages, des formules et des schémas, le lecteur admire une méthode pour trouver la racine cubique de 2, mise au point au IIIe siècle avant J.-C. par Nicomède. Un glossaire des termes utilisés complète utilement cet ouvrage original. DS

90 petits génies des mathématiques. Par Jean-Michel Kern. Éditions Loisirs et Pédagogie (2018), 255 p.

C’est un portrait de la famille Olivier que dépeignent ici deux historiens formés à l’UNIL. Connus mais peu lus de nos jours, les frères Urbain et Juste sont au cœur de la première partie de ce bel ouvrage, nourri par un important fonds d’archives conservé à la Bibliothèque cantonale et universitaire. Les trajectoires d’autres membres de leurs descendances, comme le musicien et compositeur François Olivier (1907-1948), sont présentées ensuite. Au travers de cette famille, c’est l’histoire du canton de Vaud qui apparaît. DS

Urbain et Juste Olivier. Par David Auberson et Nicolas Gex. Bibliothèque historique vaudoise n° 146 (2018), 396 p.

Ce livre décrit la montée de l’indépendance de la Confédération depuis le Pacte fédéral de 1815 jusqu’à la naissance de l’État fédéral de 1848, quand la Suisse radicale devient un îlot démocratique au sein de l’Europe. Isolée, la Suisse compte sur le pragmatisme politique et économique de la Grande-Bretagne, qui lui ouvre des marchés extra-européens et soutient l’idée d’une Suisse indépendante et neutre. Des chapitres courts et du suspense donnent à ce récit une tournure palpitante. NR

La Suisse et les puissances européennes. Aux sources de l’indépendance (1813-1857. Par Cédric Humair. Éditions Livreo-Alphil (2018), 140 p.

Filant la métaphore des couleurs, Dominique Dirlewanger dresse une histoire culturelle des représentations de la vieillesse, en Suisse et en France, dans la deuxième moitié du XXe siècle. Une image qui prend des teintes sombres ou vives, selon les époques. Un chapitre étonnant présente ainsi «?l’héroïsation?» des centenaires sur les ondes de la radio, pendant la Deuxième Guerre mondiale. D’un accès facile, cet ouvrage est né de la thèse de l’auteur, enseignant au gymnase et chercheur à l’Institut des humanités en médecine (UNIL-CHUV). DS

Les couleurs de la vieillesse. Par Dominique Dirlewanger. Alphil (2018), 495 p.

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